Passionnée et déterminée, Janice Adelaïde est une personne surprenante. A tout juste 32 ans, cette Marketing Executive à Archemics vient d’intégrer le Port Louis Sailors Rugby Club. A travers son amour pour l’Ovalie, elle tente de faire tomber les préjugés associés au rugby et de bousculer l’image masculine de ce sport…
En savoir un peu plus sur vous…
J’ai 32 ans et originaire de Sainte Croix. J’ai fait mes études primaires et secondaires au Couvent de Lorette de Port Louis, après quoi, j’ai entamé une licence en Tourism Management & Marketing. A l’époque, je n’étais pas encore sûre de la filière à choisir et j’ai préféré opter pour un diplôme qui serait relativement versatile.
Après huit ans, et suivant la naissance de mon premier enfant, j’ai décidé de reprendre mes études à temps partiel et je me suis lancée dans une maîtrise en « Commerce international » à l’Université de Curtin Mauritius. Au lieu de la compléter en deux ans comme je l’aurais souhaité, cela m’a pris trois ans, car ma deuxième fille avait décidé de pointer le bout de son nez.
Je fais mon incursion dans le secteur des produits de grande consommation (PGC) chez LaTrobe en 2009 et en janvier 2018, j’ai intègré l’équipe d’Archemics comme Marketing Executive, où je gère le portefeuille des Détergents Ménagers. Ce qui me passionne dans le domaine du Marketing, c’est de trouver des stratégies pour développer des marques tout en faisant preuve de créativité. La polyvalence est aussi un attrait important, car en sus de travailler sur des stratégies, il faut veiller à leur exécution. Lorsqu’il s’agit du secteur des produits de grande consommation, il faut impérativement rester en contact avec les évolutions du marché, les tendances et développer un rapport sincère avec les clients.
Ma rencontre avec le rugby
Mon histoire avec le rugby commence par un total hasard. C’est une amie qui me parle de son souhait de joindre une équipe de rugby et qui m’invite à faire de même. Cela m’avait choqué car je me disais que ce sport me paraissait quand même brutal, mais bon, comme ça ne coûte rien d’essayer, j’ai décidé d’enfiler mes crampons ! Et au final comme le dit si bien l’adage, l’essayer c’était l’adopter.
Nous sommes une douzaine de filles à avoir intégré l’équipe des Port Louis Sailors. Nous étions plus nombreuses au départ mais malheureusement, certaines nous ont quitté en cours de route pour poursuivre des etudes à l’etranger notamment. Au départ, je pense que chacune d’entre nous a été curieuse envers le rugby, puis nous avons eu un gros coup de cœur pour ce sport.
Pour moi qui suis plutôt de nature timide, le rugby m’aide à tisser de nouveaux liens et me permet, en quelque sorte, de m’affirmer. Aujourd’hui, mon équipe c’est ma famille, on se serre les coudes, on s’entraide et on se bat en équipe ! J’aime penser que nous sommes des sœurs de cœur.
« Moi qui suis plutôt de nature timide, le rugby m’aide à tisser de nouveaux liens et me permet, en quelque sorte, de m’affirmer.»
Boulot, bébé, ballon
Notre équipe s’entraîne deux fois par semaine pendant une heure et demie. Ensuite, il m’arrive de faire un saut à la gym, le samedi matin, pendant que mon fils suit ses cours de tennis. C’est une façon de joindre l’utile à l’agréable.
Concilier boulot, vie personnelle et entraînement n’est pas toujours facile. Sans le soutien de ma famille qui veille sur mes enfants durant ces deux jours d’entraînement, cela aurait été simplement impossible. J’ai de la chance d’avoir ce soutien.
Le rugby au féminin à Maurice
Sur le plan international, le nombre de femmes qui jouent désormais au rugby a augmenté de façon considérable durant ces dernières années, et la tendance est visible à Maurice car c’est le sport le plus en croissance à Maurice : le nombre de joueuses de rugby à 7 est passé de 68 à 169 en six ans ! La volonté des Port Louis Sailors de faire du rugby un sport à la portée de tous les Mauriciens est tout à fait louable : il nécessite juste un ballon et un terrain . Je pense que ce sport a beaucoup d’avenir à Maurice, et je suis ravie qu’il figure aux Jeux des Iles de l’Ocean indien l’année prochaine !
Les valeurs au cœur du jeu
Tout d’abord, le respect, la détermination, la solidarité et la persévérance. Le fait est qu’une équipe ne se construit pas du jour au lendemain mais petit à petit, on apprend à se connaître et à s’améliorer. « Vouloir c’est pouvoir » et « ce qui ne tue pas rend plus fort » sont quelques devises que notre équipe se remémore pour avancer.
« Le fait est qu’une équipe ne se construit pas du jour au lendemain mais petit à petit, on apprend à se connaître et on cherche à s’améliorer ».
Un mot pour celles qui envisagent de se lancer?
Je dirai aux filles ne pas avoir peur des clichés, de se lancer et qu’elles vont se régaler ! J’aimerai leur partager une citation qui m’a marquée et qui me parle toujours aujourd’hui, « If something scares you and excites you at the same time, it might be a good thing to try». Je crois que ça veut tout dire.
Le portrait chinois de Janice
Si j’étais?
Une légende du rugby : Portia Woodman, classée mondialement comme l’une des figures de rugby ayant le plus d’influence. Elle devance même certains de ses homologues masculins des All Blacks.
Un hashtag : #PerAsperaAdAstra, qui veut dire persévérer malgré les difficultés en latin
Une mauvaise habitude : Je réfléchis trop
Un des cinq sens : La vue
Un moment de la journée : Juste avant de m’endormir
Un dessert : Le cheese-cake !
Un super héros : Wonderwoman
Le groupe Harel Mallac contribue fortement à la diffusion de la pratique du rugby. Sophie Desvaux de Marigny, Group Head of Communication and CSR, explique le choix de ce sport en particulier et le lien d’attache qui unit le groupe au rugby. Nous avons choisi le rugby comme discipline sportive pour la période 2017-2020. C’est un choix qui s’est fait tout naturellement car le rugby promeut des valeurs fortes auxquelles nous adhérons en tant que groupe et en tant qu’individus, comme le respect, l’esprit d’équipe, l’intelligence tactique, la persévérance. Plusieurs membres du leadership team et du management d’Harel Mallac sont d’anciens joueurs et sont convaincus que ce sport donne un état d’esprit de résilience et de « focus » qui est crucial dans des périodes de transformation du business, comme celle que nous avons traversée autour de la révision stratégique du groupe. Dans ce contexte, nous avons rencontré en 2017 Marc Lièvremont – ancien international français, sélectionneur puis entraîneur de l’Equipe de France de rugby – pour discuter de ces thèmes. Nous avons aussi été très marqués par le livre « Legacy » de James Kerr, qui traite des leçons que les dirigeants d’entreprises peuvent tirer de l’histoire des All Blacks (l’équipe néo-zélandaise de rugby), je vous le recommande ! |