Eux, ce sont les « anciens » du groupe. Georges Flore, welder, compte 43 ans de service au sein de MCFI et Karl Lenette, technical officer, 42 ans chez Novengi. Nous sommes allés à leur rencontre, histoire de glaner quelques conseils de longévité…
Connexion : Messieurs, saviez-vous que vous êtes les deux plus “anciens” du groupe ? Parlez-nous un peu de vos débuts. C’était comment à l’époque ?
GEORGES FLORE: J’avais 19 ans lorsque j’ai intégré la compagnie en tant que « manœuvre ». Dix ans plus tard je suis devenu ouvrier. MCFI c’est une université. J’y ai tout appris. Je dis toujours que si quelqu’un a appris le métier au sein de MCFI, il peut tout faire. Je ne vais pas vous mentir, c’était difficile ; le travail était dur, on craignait nos patrons mais nous avions du respect pour eux. J’ai un énorme respect pour Antoine Harel Sr. (ndlr: fondateur de MCFI). « Pena personn koma li. »
KARL LENETTE : J’ai commencé à travailler au département électrique de Harel Mallac à l’âge de 16 ans en tant qu’ « aide ». J’accompagnais les techniciens dans les livraisons et les installations. J’ai appris le travail sur le tas. Plus tard, quand le département a été scindé en plusieurs sections, j’ai intégré celle qui s’occupe de la climatisation au sein de Novengi. C’est comme cela que je me suis spécialisé dans la climatisation, même si j’ai aussi fait le montage de fours, tondeuses et ventilateurs. Pour moi non plus cela n’a pas été facile mais j’ai persévéré.
Connexion : Avec le temps, comment votre travail a-t-il évolué?
GF: L’usine était plus grande par le passé. Aujourd’hui je suis le seul soudeur. Je dois donc être polyvalent et pouvoir effectuer d’autres tâches que je ne faisais pas avant, comme travailler la tôle par exemple.
KL: En 42 ans, il y a eu énormément d’évolution et j’ai été obligé d’apprendre pour m’adapter aux nouvelles technologies. C’est d’ailleurs l’une des choses que j’aime le plus dans mon travail : le fait de toujours apprendre de nouvelles choses.
Connexion : Vous avez dû beaucoup vous y plaire pour y rester aussi longtemps. Qu’est-ce que vous aimez dans votre entreprise, dans votre travail ?
GF: La vie n’était pas facile dans le temps. On travaillait énormément, nuit et jour, mais nos patrons savaient nous récompenser. Non seulement on touchait nos heures supplémentaires mais surtout, malgré la somme importante de travail, jamais ils nous ont mis la pression. Personnellement, on me fait confiance. Je travaille l’esprit tranquille. C’est grâce à mon travail chez MCFI si aujourd’hui je suis arrivée là où je suis et si mes enfants ont réussi.
KL: Pour moi, c’est plus qu’un travail ; avec les managers et les collègues, c’est un peu comme ma famille. Lorsque nous avons des problèmes, nous discutons et nous essayons de trouver une solution ensemble. J’ai 58 ans aujourd’hui, j’espère bien pouvoir travailler jusqu’à mes 65 ans et l’environnement dans lequel j’évolue y est pour beaucoup.
Connexion : Aujourd’hui les jeunes font de moins en moins carrière dans une seule et même entreprise… Si vous deviez partager un peu de la sagesse acquise au fil des années, qu’est-ce que vous diriez à un petit jeune qui vient d’être embauché au sein du groupe ?
GF: C’est désolant à dire mais l’appât du gain et l’argent gagné facilement et vite attirent davantage les jeunes aujourd’hui. Je voudrais leur dire de prendre patience. Ce n’est jamais facile au début. Mais la persévérance et la fidélité finissent par payer. Les jeunes aujourd’hui n’ont pas de reconnaissance. Ils iront travailler pour celui qui leur offrira le plus d’argent dans l’immédiat.
KL: On ne peut pas généraliser mais il est vrai que certains jeunes ne voient que leur avantage financier. Ils ne pensent pas suffisamment à leur carrière. Je voudrais leur dire d’être à l’écoute de ceux qui les entourent, les plus anciens. Nous avons des choses à leur apprendre. Et puis, il est important aussi qu’ils fassent leur travail avec amour et passion.